Alors non, Claude Ponti n’est pas un slameur mais franchement ce serait fort… Alors comme les réseaux sociaux peuvent aussi
avoir du bon, un intérêt commun entre Sophie, l’ami d’un ami et votre humble servante s'est révélé pour cet auteur… En attendant d’avoir le temps d’en faire un slam à deux, voici quelques uns de
mes passages préférés, qui ne représentent qu’une partie infinitésimale de l’œuvre de cet auteur inénarrable… Et c'est aussi parce-que mon fils a six ans aujourd'hui et que la lecture de ces
albums fait incontestablement partie de mes moments favoris avec lui...
Pétronille et ses 120 petits :
(…)
En chemin elle pense à tous ses enfants. Elle y pense si fort que ça fait une fleur rose autour d’elle. Elle est très
heureuse d’être une fleur avec autant de pétales. (…)
Pétronille s’envole par-dessus un troupeau de roches endormies. Elle se sent un peu molle dans les chevilles. (…)
C’est un mauvais chemin qui fait exprès de perdre les gens. (…)
La petite famille, enfin réunie, s’en retourne par n’importe quel chemin puisqu’elle ne sait pas où elle est. (…)
Okilélé :
(…)
Souvent, le matin, il prenait un bain de café au lait, et se faisait des bateaux-tartines à la confiture de crème de gruyère au
chocolat. (…)
Cette nuit-là, Martin Réveil raconta l’histoire de sa vie à Okilélé, c’était une histoire gaie le soir et triste le matin :
« Et tous les soirs ils étaient… très très gentils avec moi. Ils me disaient : s’il te plaît réveille-nous demain matin, surtout n’oublie pas ! Et moi le matin suivant, je les
réveillais… Mais là ils me tapaient dessus… pour dormir encore… et ils me cassaient tous les jours un peu plus… » (…)
Okilélé voulait parlophoner avec les étoiles, savoir pourquoi les choses étaient comme ça et pas autrement. (…)
Okilélé allait enfin entendre les réponses à toutes les questions qu’il se posait, et à celles qu’il ne se posait pas.
(…)
Okilélé marchait sans savoir où aller. Il regarda les arbres : ils tenaient le ciel dans leurs branches et la terre… dans
leurs racines. Ils devaient certainement tout savoir et tout comprendre. Okilélé leur parla, mais il n’entendit pas leurs réponses. Il ne savait pas parler arbre. (…)
Tout allait mal depuis qu’il était parti. Les mots disaient le contraire, les mains faisaient autre chose, et les repas
n’avaient plus de goût.
L’écoute aux portes :
(…)
La tortue répondit : « Si ta chemise est déréglée, c’est à cause d’une histoire… Une histoire très ancienne, qui doit
toujours être racontée entièrement… elle ne doit jamais s’arrêter… Aujourd’hui quelqu’un s’est endormi en la lisant… » (…)
Il n’était pas content. Depuis des jours et des jours tout allait de travers. Le courrier n’arrivait plus, les enfants faisaient
toutes leurs bêtises en même temps, les œufs trouaient les poêles… les jouets poussaient n’importe comment, les boules de Noël faisaient n’importe quoi et dans le ciel, même les étoiles étaient
en désordre. (…)
Elles parlèrent à Mine de l’Écoute aux portes qui se cache derrière les portes des chambres d’enfants pour écouter les histoires
que leurs parents racontent le soir. (…)
C’étaient les personnages de toutes les histoires du monde. Ils étaient prisonniers sur le Mont-Sitoubli. (…)
Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer
Collection automne/hiver/printemps/été
Livraison gratuite en quarante tuiteures
Exclusivité de l’école des loisirs
(…)
Les très géants (Modéternelle) (…)
Ce sont des parents qui aiment l’excellence lorsqu’elle est la meilleure. Ils parlent peu, ne sourient jamais, respirent en
altitude sans masque à oxygène et n’ont jamais le vertige. (…) Leur amour est réel, mais invisible. Il est rare que leurs orteils éternuent. (…)
Le kostodabor (Fin de série soldée)
Couple de parents lavés, épouillés, élevés à la pierre dure et à l’eau glacée. Inséparables. Père au caractère inflexible et
volontaire. Mère souple et facée. (…) Sur ces modèles, la tendresse reste une possibilité. Pour enfant métallique. (…)
Les ravis (Inoubliables)
Les ravis sont des parents béats de bonheur. Heureux d’être parents, heureux de vivre et particulièrement heureux d’être des
parents heureux de vivre. (…) Quand ils se déplacent on entend l’amour qui glougloute à l’intérieur. Pour enfant réfléchi. (…)
Les compliqués (Pourquoi simple ?) (…)
Les compliqués sont des parents qui ont toujours raison d’avoir l’idée de penser qu’ils savent pourquoi la réponse de l’autre à
la question qui pose problème au sujet du contraire est complètement un petit peu une erreur vraie, en ce sens qu’elle est vraiment fausse tout à fait et non pas faussement vraie, quelque
part.
Et pour en savoir plus sur Claude Ponti :
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