J'étais verte de rage quand je t'ai aperçu, au loin,
Rouge comme une tomate, honteux de ta bévue
Tu étais pourtant au fait de la situation,
Fait comme un rat, je t'avais reconnu.
Tu étais pourtant au fait de la situation!
Conscient de ne pas être blanc comme neige
Impatient de te sortir de ce drôle de piège
Dans lequel tu t'étais engouffré, pourtant, tête baissée.
Mais qu'est-ce que tu imaginais en m'humiliant ainsi,
Que notre vie continuerait ainsi, que j'admettrais ton mépris
Des règles les plus élémentaires que j'avais précisément instaurées,
Que j'accepterais que tu ne m'écoutes plus et que tu n'en fasses qu'à ta tête,
Qui n'est pas toujours bien faite...
Croyais-tu vraiment que me parer d'un arc-en-ciel de couleur en forme de collier
Suffirait à te faire pardonner?
C'est bien mal me connaître, inutile d'essayer par des moyens biaisés de m'attendrir car...
Je ne suis pas de celles que l'on peut acheter.
Tu as beau m'observer, me scruter de ton regard métallique,
C'est décidé, tu ne me feras pas fondre, je n'accepterai pas de devenir transparente à tes yeux.
Et tu peux toujours continuer à passer ta main dans tes cheveux que tu sais noirs comme l'ébène et aussi soyeux que...
Peu importe! Je ne me laisserai pas attendrir,
Tu as tout gâché par ton comportement déplacé.
Ce n'était pourtant pas bien compliqué ce que je t'avais demandé,
Quelques ingrédients à mélanger, une harmonie de couleurs à préserver,
Franchement préparer un dîner, pas de quoi en faire un fromage!
Alors un apéritif dînatoire, ce n'est même pas la peine d'en parler.
Mais tu as réussi à commettre l'infamie,
Des quiches sans œufs, tu nous as servies
Et de ce fait, à jamais, tu supporteras mon mépris.
Il est des mots qu'on ne peut prononcer
Il est des maux qu'on ne peut soigner
Il est des maux impossibles à diagnostiquer
Pour lesquels aucun remède n'a été trouvé
Il y a les mots qui blessent, et les mots qui pressent
Les maux qui guérissent, et les maux qui faiblissent
Il y a les mots que je te dis, et ceux auxquels je pense
Il est des mots qui restent suspendus
Attendant d'être à ton oreille murmurés
Il est des maux profonds
Des maux psy
Des maux qui
Sont restés bien des années enfermés
Il y a les mots de tous les jours
Et ceux qui riment avec toujours
Il y a des mots qui prononcés
Font voir toute une vie défiler
Il est des mots dits
Des mots écrits
Des mots qui
Ont besoin d'être sortis
Il est des maux dont tu ne soupconnes même pas l'existence
Il y a les mots d'amour
Et les mots d'habitude
Les mots d'infortune et d'incertitude
Il y a les mots du jour et les maux de la nuit
Il y a les mots d'amis
Mais aussi les maudits
Les moqueries
De ceux dont tu restes incompris
Il est des mots passants
Que l'on prononce sans y penser
Il est des mots blessants
Que l’on prononce sans se presser
Que l'on n'est pas prêts d'oublier
Il est des mots méprisants
Qu'on aimerait n'avoir jamais écouté
Il est des mots doux
Qu'on souhaiterait à jamais dans son cœur garder
Il y a les mots murmurés les mots chuchotés les mots sussurés
Les mots emportés par les années qui passent
Et qui trépassent dans des draps froissés
Les mots sont une arme implacable, et parfois imparable
Dont l'action est instantanée
Ils peuvent causer des maux difficiles à soigner
Car certains mots peuvent être piégés
Entourés par des barbelés qui transpercent les sentiments
Sous des sourires qui nous laissent tremblants,
Attendant désespérément la fin des faux semblants.
Les pieds dans l’eau, la tête dans les nuages
Le vent qui vient m’emporte au loin
Dans les profondeurs des eaux je fonds
Je fonds comme une glace… en attendant que ça passe
Les pieds gelés, la tête cognée
Par le soleil qui fait miroiter
Au loin dans la rivière les entrailles de la terre
Tenue par la matière et constamment entière
Entièrement vouée au règne du liquide
Les pieds dans l’eau la tête dans les nuages
Le mouvement du vent me fait pourtant virevolter
Telle une girouette je me laisse apprivoiser
Par mes pieds qui décident soudain de s’évader
De rejoindre les pierres au fond de la rivière
De s’ensabler pour mieux sentir la somme des possibles
Et se laisser doucement ensevelir par les serments
Mais je sens soudain le frémissement du vent
Et je me laisse happer par l’infini des possibilités
Qui m’entraînent vers…
D’autres odeurs, d’autres saveurs, d’autres ardeurs
Et le goût des lendemains brusquement me revient
Et me laisse avide d’horizons limpides
De futurs imaginés et d’ailleurs improvisés
Les pieds dans l’eau, la tête dans les nuages.
Souvenez-vous du 21 avril 2002...
Parce-que je m'en souviens comme si c'etait hier
Je m'en souviens comme de la chute des tours jumelles
Même si je suis d'accord on ne peux pas comparer
Mais je m'en souviens pourtant comme d'une fatalité
De cette année où j'étais encore jeune et insouciante
Sans conscience de ce qui pourrait arriver
Parce-que non, honnêtement, je n'y croyais pas...
Malgré le cataclysme de la chute des tours
Je ne pensais vraiment pas que ça pouvait arriver
Et que la peur engendrerait la haine engendrée par la peur et la terreur de l'insécurité
Souvenez-vous du 21 avril 2002
Parce-que je m'en souviens comme si c'était hier
Je m'en souviens comme d'une fatalité
Comme si le ciel m'était soudain tombé sur la tête
À l'image des tours et des boeings écrasés
Alors oui la comparaison est sans doute exagérée
Mais elle est exactement ce qui me vient en tête
Lorsque je repense au 21 avril 2002
Et au cataclysme qui m'est tombé sur la tête
Et quand je regarde le JT qui titre
32% d'indécis, c'est le plus grand parti!
Souvenez-vous du 21 avril 2002
Et permettez-moi d'être inquiète
Pour mon fils, pour mon métier, pour les enfants que je dois éduquer
Alors même si vous n'aimez pas l'autre pays du fromage,
Si Bayrou vous donne des pous, si Eva n'est pas vraiment Joly,
Si vous ne connaissez pas Philippe Poutou
Si Nathalie Arthaud est toujours mal fagotée, si le chemin de Cheminade vous paraît hasardeux
Si vous n'adhérez pas aux propositions de Mélenchon
Surtout surtout ne vous engagez pas dans la Marine
Et n'ayez pas pitié des gens de petite taille
Car souvenez-vous, souvenez-vous et retenez bien
Que certains vendent du rêve et d'autres de la haine
Certains vendent du rêve et d'autres de la haine
Alors le 22 avril et le 6 mai ne vous abstenez pas et n'oubliez pas d'y aller
Même s’il fait beau, même si vous avez juste envie d’aller vous promener
Votez, votez, votez.
Parce qu’après tout, nous le valons toutes bien, voici quelques idées pour rester la plus belle, la meilleure, et la plus intelligente… en toutes circonstances !
Soyez toujours de bonne humeur, sinon on va vous dire que vous avez encore vos règles ou que, DECIDEMENT les hormones ça travaille sans cesse ces foutues bonnes femmes qui ont DECIDEMENT leurs faiblesses…
Restez séduisante en toutes occasions, le matin USEZ et ABUSEZ de votre crème anti-rides jour
Le soir ne vous laissez pas aller, et tartinez-vous de crème anti-rides nuit, de gel anti-cellulite même si maintenant avec les rouleaux pétrisseurs ça fait mal (les dames sauront de quoi je parle…)
MASSEZ-vous, PETRISSEZ-vous, ROULEZ-vous dans la boue
Pour avoir la PEAU lisse, pour avoir la PEAU douce, pour avoir la POTION magique qui donne l’illusion que le temps n’a pas d’emprise sur vous
SURTOUT laissez toujours planer le doute sur votre âge, quelle que soit la longévité de la relation que vous entretenez
Portez des talons, au risque de vous tordre les chevilles, c’est à ce prix que vous aurez des jambes fines et une taille élancée
Séduisez votre entourage mais PAS TROP sinon vous risqueriez de vous faire taxer d’inconstance… voire d’infidélité !
Dépensez une fortune en sous-vêtements et TANT PIS si vous devenez l’ennemie de votre banquier
Évidemment, faites un enfant, un bébé, une petite chose à adorer sinon vous ne serez jamais considérée par la société comme une vraie femme, mais plutôt comme une pimbêche égoïste qui ne pense qu’à ELLE et à SON plaisir…
Et puis pour faire bonne mesure engendrez-en un deuxième, parce-que quand même un enfant unique c’est un peu triste et puis le pauvre petit il va s’ennuyer… Et TANT PIS si vous y laissez votre santé et votre personnalité, vous aurez ACCOMPLI vos devoirs envers la société !
Trouvez un bon boulot, qui vous plaise et vous permette de gagner suffisamment d’argent pour être indépendante, mais PAS TROP pour ne SURTOUT PAS supplanter votre compagnon, qui du coup se sentirait blessé dans sa virilité… un équilibre précaire à trouver !
Ayez des responsabilités, mais PAS TROP NON PLUS, pour ne SURTOUT PAS bouleverser l’équilibre d’une relation où vous incombent 80% des tâches ménagères…
Soyez toujours pimpante, maquillée et habillée comme au premier jour et c’est A CE PRIX que vous conserverez auprès de votre compagnon votre pouvoir de séduction…
Comment ??? Lui il a un ventre de buveur de bières et traîne les mêmes pulls depuis plus de 10 ans ???
Tant pis pour vous, vous n’aviez qu’à être un homme, et vous auriez eu 364 jours pour ne penser… qu’à votre pomme !
Et tous ces incapables accrochés à leur fauteuil
N'ayant de réformateurs que le nom
Et dont le but l'objectif l'ultime décision
Est de supprimer des postes dans l'Éducation
À laquelle on demande sans que cela choque
De résoudre de la société tous les maux
D'élever les parents, d'éduquer les enfants
Il est certain que le mammouth a bon dos
Mais tous ces fonctionnaires ces cerbères ces scribes
Ces obsédés du papier, ces dingues du manque d'idée
Savent-ils que derrière les chiffres et les statistiques
Se cachent des enfants dont on joue l'avenir?
Un avenir qui commence à deux ans sur les bancs
D'une école maternelle clouée au pilori
Mais dont certains petits sont doublement punis
Quand on leur demande de rester plus tard
Pour pouvoir soi-disant compenser leur retard
Un avenir qui se poursuit au collège
Où un socle commun pas très ambitieux
Permettra de former de bons petits ouvriers
Et qui se termine parfois au lycée
Dit « professionnel », où en trois ans maintenant
Des gamins décrochés deviennent tout à fait décrocheurs
Mais qu'importe, le mammouth est dégraissé
Et la réforme du lycée maintenant nous laisse navrés...
Mais venez donc exercez le plus beau métier du monde
Cinq années après le bac, accrochez-vous à la fac
Pour avoir le droit de vous retrouver
Dans une banlieue paumée, ou dans une zone rurale désertée
Sans remboursements de frais de déplacements
Mais qu'importe, nous avons un salaire mirobolant!
Permettant de supporter toutes les conditions, toutes les affectations,
Toutes les humiliations
À la cause nous sommes dévoués,
Décidés à supporter sans broncher l'autorité.
Mais attention, à trop vouloir en rajouter
Bientôt il n'y aura plus d'enseignants qualifiés
Et les premiers qui en pâtiront seront... nos rejetons.
Alors que j’avançais dans un brouillard
Qui laissait seulement percevoir la lumière de mes phares
J’ai soudainement aperçu comme en contre-plongée
La silhouette d’un objet étrange, non identifié.
Évidemment vous allez m’assurer que j’ai rêvé,
Que je me suis fait un film, mais si, je vous l’assure, tout cela est vraiment arrivé !
Posons ensemble le décor : un champ, la nuit, un loup qui hurle à la lune : …Non je ne vais pas faire le loup
Et moi complètement perdue car n’étant pas, une fois de plus, parvenue à démarrer mon GPS.
Donc je suis dans ma voiture, essayant désespérément de tenter un exercice
Pour lequel le sexe féminin présente incontestablement des limites que pour une fois je ne peux nier : me repérer dans l’espace : d’où viens-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ?
Un flask-back me ramène au moment où je m’apprêtais à partir à cette soirée
Située sous une latitude complètement paumée : la campagne
Mais quelle idée aussi d’aller s’y enterrer alors que chacun sait qu’hors de la ville, point de salut… ni de transports en commun !
Et je me revois, comme au ralenti, oublier d’emporter l’itinéraire
Que j’avais pourtant soigneusement préparé, connaissant mes limites.
Un instant je m’imagine en contre-plongée sous le regard d’un lapin, ou d’une souris, ou de n’importe quel animal vivant dans les champs
Me contemplant avec perplexité avant de décider que non, décidément, je ne suis pas Alice et je ne vaux pas la peine d’être emportée par un chapelier fou à lier, paraissant déjà bien assez limitée…
Étrangement un enchaînement d’idées non prévisible ni préparé
Me fait repenser à l’une de mes histoires pour enfants préférée
Dans laquelle un cochon, convoitant au fonds d’un puits un gros fromage
Tombe dans le puits et se rend alors compte que le fromage n’était, en réalité
Que le reflet de la lune…
Je reprends alors mes esprits parce-que là, c’est vraiment n’importe quoi
Et je me re-concentre, effectuant un travelling avant visant à identifier l’objet du début de cette histoire complètement absurde
Espérant ainsi effectuer un flash-forward me ramenant dans mon canapé
Avant mon départ précipité.
Ouf, cet objet non volant maintenant identifié s’est avéré être, en réalité
Le sommet de la silhouette d’une grue, perdue dans le brouillard
Mais qui m’a tout de même permis de rejoindre la ville, la civilisation, et la signalisation…
Dis-moi dix mots qui te racontent…
Âme, autrement, caractère, chez, confier, histoire, naturel, penchant, songe, transports
À toi mon âme qui ne songe plus qu’à son amant
Tu le sais bien pourtant que cet amant te ment
Et de ses mensonges, dans tes songes tu prends conscience
Sans pour autant savoir comment assumer cette prescience
À toi mon âme qui ne songe plus qu’à son amant
Tu le sais bien pourtant que cet amant te ment
Il te ment c’est évident mais tu restes compromise,
Imprécise, dans tes prises de décisions circoncises
Tu ne te résous pas à mettre fin à tes tourments
Juste entre deux rives, mon âme, tu oscilles
Tu ne sais plus où aller tu voudrais pouvoir te confier
Mais ton caractère indécis t’interdit de te décider
À toi mon âme qui ne sais plus comment faire autrement
Que d’assouvir les transports de son corps impatient
Tu le sais bien pourtant que cet amant te ment
Et que les contes qu’il te raconte ne sont que des histoires d’enfants
Chez toi tu repenses à tout ce qui ne va pas
À ton incapacité à te lier, à tes hésitations perpétuelles dans tes choix
Et quand tu parviens à distinguer dans ses discours ampoulés
Le naturel de l’artificiel, alors tu sais qu’il faut te libérer
Te libérer de cet amant mon âme car tu sais qu’il te ment
Et que pour avancer, juste à toi tu dois penser
Car vraiment, ses penchants assouvir, tu n’es pas obligée !
Toi aussi tu as le droit d’être désirée et respectée
Alors délivre-toi mon âme de cet amant toxique
Approprie-toi ta vie, redeviens prosaïque
Engage-toi, construis-toi, cesse d’être aux abois !
Ne te perds pas en lui, ne te résigne pas, va t’en.